Dans l’UE, le secteur public est l’un des secteurs les plus riches en données. Les données ouvertes ont acquis une grande notoriété à court terme et le nombre d’ensembles de données publiques a considérablement augmenté au fil des ans. Les données ouvertes sont un fer de lance important dans la stratégie numérique de l’UE et des administrations nationales. Mais de quoi s’agit-il exactement ? D’où vient-elle ? Que pouvez-vous en faire ? Où peut-on trouver toutes ces données ? Et quelle est sa valeur ajoutée économique ?
Quid?
Les données ouvertes sont un ensemble de données brutes, sans informations sensibles ou personnelles. Pensez, par exemple, à la population par commune, aux données météorologiques, aux limites des communes, aux informations sur les adresses des piscines et des places, etc. Lorsque ces données peuvent être utilisées et distribuées gratuitement par quiconque dans un format facile à traiter (tel qu’Excel), elles peuvent donner des résultats surprenants.
Le profit ?
Les gouvernements réagissent intelligemment à l’ouverture des données en mettant en place des programmes et des plateformes qui permettent de récupérer facilement toutes sortes de données. Ainsi, les entreprises, les start-up ou les étudiants peuvent réutiliser ces données et l’esprit d’entreprise est déclenché. Les données ouvertes peuvent contribuer au développement d’outils ou d’applications qui, à leur tour, peuvent apporter une valeur ajoutée aux services publics. Les données ouvertes stimulent l’innovation, fournissent des outils pour la prise de décisions alternatives et contribuent au développement d’une économie du savoir.
En plus de stimuler l’esprit d’entreprise, le gouvernement lui-même peut également en bénéficier. La mise à disposition de données ouvertespeut améliorer les services publics, réduire les coûts administratifs et accroître l’interaction avec les citoyens, les entreprises et les organisations. En outre, elle crée une plus grande transparence sur les activités du gouvernement et les services sont devenus de plus en plus performants ces dernières années. Notre capitale donne déjà le bon exemple.
Exemples
La Région de Bruxelles-Capitale mène depuis plusieurs années une politique d’ouverture des données dans le cadre de « Brussels Smart City ». En offrant le plus grand nombre possible de ses données et documents sous licence ouverte, Bruxelles vise à encourager ses citoyens, développeurs, entreprises et associations à utiliser ces données.
Par exemple, l’application Where’s My Villo? a été développée, qui utilise les données ouvertes des stations Villo. L’application relie ces données aux données des utilisateurs de vélos partagés. Ainsi, les cyclistes peuvent utiliser l’application pour envoyer un message lorsqu’ils rencontrent des problèmes liés à l’utilisation d’un Villo, tels qu’un manque de vélo ou de place de parking, un vélo cassé ou mal roulé, des problèmes avec l’application officielle Villo!. Sur la base des informations concernant les stations Villo! (par exemple, le nombre de fois qu’une station ne dispose pas de vélo ou de parking), Where is my Villo? peut fournir une liste des stations les plus défaillantes. La divulgation des données permettra donc une plus grande transparence sur le service Villo et encouragera l’opérateur privé à améliorer la qualité de son service (distribution différente des vélos, déplacement des stations, nouvelles stations, transfert plus fréquent des vélos entre les stations, etc.)
À Waze aussi, des données sur le trafic sont recueillies auprès des voyageurs, qui sont ensuite exploitées en les reliant à des données ouvertes sur les travaux routiers.
La ville de Rennes, en France, envisageait de publier les données géographiques de 80 000 emplacements de chaussée réduite. Deux développeurs ont ainsi créé une application qui cartographie les itinéraires des personnes à mobilité réduite. Outre les personnes à mobilité réduite, la ville elle-même en bénéficie : elle est plus accessible et peut recevoir plus de visiteurs.
Conclusion
La Commission européenne indique clairement dans sa stratégie en matière de données que les règles européennes sur la vie privée, la protection des données et le droit de la concurrence doivent continuer à être respectées à tout moment. Si les règles relatives à l’accès aux données et à leur utilisation sont équitables, pratiques et claires, des données ouvertes peuvent apporter des solutions à différents niveaux. EUn excellent résultat de la réflexion commune de différentes parties. Teamwork makes the dream work, n’est-ce pas ?
Si vous souhaitez en savoir plus sur big data et les données ouvertes, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse hallo@dejuristen.be.
Rédigé par Emiel Koonen, Legal Adviser lesJuristes, et Kris Seyen, Partner lesJuristes